Marie-Soleil. Conte

Marie-Soleil. Conte

Quelle beauté éclatante! Radieuse! Sur son passage, les têtes, tels des tournesols, suivent sa course. Or, qui la touche se brûle. Qui croise son regard devient aveugle par son propre aveuglement.

Allumeuse. Sainte-Nitouche. Les avis des commères foisonnent, s’opposent. On bavarde fort dans les environs. Un homme aux mains baladeuses l’aurait prise contre son gré. Elle jetterait dorénavant un sort à quiconque l’approche de trop près.

Un gentilhomme observe que l’ardeur de la belle diminue au soleil couchant. Il attend la clarté de la lune pour la visiter. Sous le ciel étoilé, il lui parle de tout et de rien. Elle se laisse apprivoiser.

Chaque soir venu, ils rient et discutent sans troubler la quiétude des voisins qui coassent dans leur sommeil. Un soir, l’amoureux demande à Marie-Soleil : « Si vous y consentez, puis-je vous embrasser? » Nuit après nuit, ils se réchauffent devant le foyer… pour attiser la flamme, aussi.

Les personnes malicieuses bavassent de plus belle. Durant des semaines et des semaines, les journées seront pluvieuses. Plusieurs reprochent à Marie-Soleil de dormir le jour.

Un bon matin, quelques rayons de soleil colorent la grisaille. « On a vu Marie-Soleil sortir tôt sur son balcon, aux premières lueurs du jour », raconte un matinal au café du coin. “Elle avait un teint de pêche. Belle comme une rose. »

Maintenant, on rapporte que sa peau douce se couvre d’épines lorsqu’un homme entreprenant veut lui faire la chose. Pour son prince charmant, c’est tout autre chose… Un jour, il lui a demandé sa main. Il la porta sur son cœur qui bat toujours très fort pour elle.

Nicole Paquet

Tags: conte pastel reflexion

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